Quels arbres sont attaqués par les chenilles processionnaires du pin ?
La chenille processionnaire du pin s’attaque à des pins, particulièrement le pin noir, dont les larves se nourrissent des aiguilles. Cela peut provoquer la défoliation et l’affaiblissement des arbres.
Les premiers cocons font leur apparition dans les branches entre la fin de la saison estivale et l’automne, quand les œufs éclosent. Les larves vont manger les aiguilles jusqu’à la fin de l’hiver ou au début du printemps, où elles quitteront le nid.
C’est la femelle du papillon qui choisit l’arbre sur lequel elle va pondre ses œufs, et elle a ses préférences.
Ordre de préférence
Le papillon femelle de la Thaumetopoea pityocampa se met à la recherche d’un arbre idéal pour pondre ses œufs juste après l’accouplement qui a lieu pendant l’été.
Voir le cycle de vie de la processionnaire du pin.
Si elle peut, elle va toujours s’orienter en priorité vers les espèces qui lui conviennent le mieux. Puis faute de mieux, elle va chercher d’autres arbres de substitution.
Dans l’ordre décroissant de préférence, cela donne :
- Pin noir d’Autriche
- Pin laricio
- Pin Parasol
- Pin maritime
- Pin sylvestre
- Pin d’Alep
- Cèdre
En priorité, la processionnaire du pin va donc chercher un Pin laricio ou un Pin noir d’Autriche.
Il est parfois reporté la présence de cocons sur d’autres essences, tels des sapins, mais cela n’est pas formellement identifié.
La femme du papillon ne va pondre ses œufs sur un autre conifère que si elle ne trouve pas mieux dans les environs.
Pour cela, elle peut parcourir plusieurs kilomètres, pour donner un maximum de chances de survie à sa progéniture.
Comment reconnaître les différents arbres ?
Pin Laricio
Pinus nigra, ou pin noir, est aussi appelé Pin laricio.
Si on le retrouve dans de nombreuses forêts, il fait surtout la fierté de la Corse.
L’arbre est grand, généralement dans les 20 à 30m et pouvant mesurer jusqu’à 50m de haut, il pousse droit.
Résistant au froid et à la sécheresse, ainsi qu’au vent.
On trouve également un variété dite Pin de Salzmann en France, qui pousse dans les Cévennes, dans l’Hérault ou encore en Ardèche.
Pin noir d’Autriche
Sous-espèce du Pinus nigra, c’est l’arbre préféré de la processionnaire du pin.
Ses aiguilles sont légèrement courbées, piquantes et très rigides.
On le trouve à des altitudes variées, allant du niveau de la mer à environ 1 600m. Il a besoin de beaucoup de lumière pour se développer : aussi on le trouve dans des massifs montagneux, en zones dégagées mais pas ou très peu en forêt, le sous-bois ne convenant pas à sa croissance.
Pin maritime
Pouvant atteindre 30m de hauteur, il arrive à maturité vers 40 ans et est souvent confondu avec le pin d’Alep.
On le reconnaît à son écorce qui a teintes rouges ou noires une fois adulte, et à ses rhytidomes (l’écorce très crevassée des arbres) qui forment comme des écailles et de grandes crevasses.
Quand le pin est encore jeune, l’écorce est grisâtre.
L’espèce colonise facilement les territoires et est aujourd’hui présente dans une grande partie de la France.
C’est dans les Landes et en Gironde qu’on en trouve le plus : le pin maritime y a été exploité pour produire du goudron de pin, très utilisé dans la marine. On l’appelle, du coup, également pin des Landes.
Aujourd’hui encore on utilise le bois de cet arbre pour fabriquer par pyrolyse du goudron de pin.
S’il résiste très bien aux fortes chaleurs, il supporte mal le froid et les gelées, et est attaqué par la processionnaire du pin et que la pyrale du tronc, ainsi que plusieurs champignons et ravageurs.
Pin sylvestre
On le reconnaît à sa forme élancée avec un long tronc nu. Adulte, le haut du tronc prend des couleurs orangées ou jaunâtres.
Ses aiguilles ont torsadées.
Cet arbre résiste au froid et à la sécheresse et s’implante facilement en montagne. On le retrouve jusqu’à une altitude de 2 000m dans les Alpes.
Il pousse notamment dans les Pyrénées, les Alpes, le Massif central et les Vosges. En forêt de plaine, seule la forêt de Haguenau, dans le nord de l’Alsace à environ une trentaine de kilomètres au nord de Strasbourg, en compte.
En Europe, on en trouve en France, Belgique, Pays-Bas ou encore en Allemagne.
Pin d’Alep
Le pin d’Alep est aussi appelé pin blanc : on le trouve autour de la méditerranée, en Espagne et dans le sud de la France.
C’est un arbre qui a tendance à être penché, est clair et peu régulier.
Il supporte très bien les sécheresses les plus rudes, mais résiste très mal aux incendies ou au froid.
Il peut pousser dans des conditions difficiles, et une simple fissure dans la roche peut suffire pour qu’il pousse.
Cèdres
Le cèdre est grand conifère, de la famille des Pinacées.
On le reconnait aisément à ses grandes branches horizontales qui forment des niveaux superposés, ainsi qu’à ses cônes dressés très caractéristiques.
Il peut devenir très grand et mesurer 25 à 50m de haut.
On le retrouve souvent dans des parcs et jardins pour l’ornement.
Cette essence d’arbre est originaire du Moyen-Orient, de l’Himalaya et de l’Afrique du nord.
Le cèdre s’est bien acclimaté aux pays Européens et à la France.
On trouve par exemple une très belle et célèbre forêt de cèdres dans le Luberon. De nombreux sentiers de balades et de randonnées traversent la Forêt des Cèdres dans le Petit Luberon, massif situé dans le Parc naturel régional du Luberon.
Il est important pour les particuliers comme les collectivités de connaître les espèces potentiellement touchées par la processionnaire du pin, pour permettre une lutte efficace contre ce nuisible. Poser un piège à chenille processionnaire en priorité sur les essences d’arbres les plus sensibles, puis aller vers celles les moins impactées.
Pour l’ornement des parcs et jardins, la gestion des espaces verts et des cours d’écoles, limiter la plantation des espèces les plus attaquées limite nécessairement la prolifération des chenilles.
Qu’est-ce qui attire les chenilles processionnaires ?
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Pour les mâles, ce sont les phéromones que dégagent la femelle qui les attirent.
Ils se mettent à leur recherche dès qu’ils sortent de terre.
Est-ce que cet insecte se nourrit de feuilles ?
Non, la chenille de la processionnaire du pin thaumetopoea pityocampa ne se nourrit pas de feuilles.
Il ne faut pas la confondre avec la processionnaire du chêne, car les traitements écologiques et les solutions de lutte sont différentes.